Interview de Emeline Siron : 54 locataires - 269.000€ de loyers - Les Clés pour Réussir dans l'Investissement Locatif

Emeline, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit à fonder Evermind Formation, spécialisée dans l'investissement immobilier?

Bien sûr. Mon parcours est assez atypique : je viens d’un milieu modeste, j’ai grandi dans le garage familial, entourée de moteurs et de clients, loin des codes du monde de l’investissement. J’ai pourtant toujours su que je voulais créer ma liberté — pas seulement financière, mais aussi psychologique et géographique.

Après un BTS, une licence puis un master, j’ai travaillé comme asset manager sur des fonds européens, en gérant plus de 250 millions d’euros d’actifs. C’est là que j’ai découvert la puissance de l’immobilier… mais aussi à quel point ce monde pouvait paraître inaccessible quand on n’en a pas les codes.

J’ai commencé à investir moi-même, en me formant sur le terrain, en allant chercher l’information, en faisant des erreurs, en optimisant chaque opération. En 3 ans, j’ai structuré un patrimoine qui m’a permis de quitter le salariat et de me consacrer à ce qui me passionne : transmettre.

C’est pour ça que j’ai cofondé Evermind Formation. J’avais envie d’accompagner des gens comme moi — qui n’ont pas forcément les bons contacts ou le jargon — à passer à l’action et à créer un vrai actif pour leur avenir. L’immobilier peut changer des vies, à condition d’avoir la bonne méthode et les bons repères. C’est ce qu’on apporte avec Evermind.

Comment définiriez-vous une stratégie d'investissement réussie dans l'immobilier locatif pour un novice cherchant à diversifier son portefeuille?

Une stratégie d’investissement locatif réussie pour un novice repose avant tout sur une méthodologie rigoureuse, structurée autour de trois axes : l’alignement stratégique, l’optimisation économique, et la gestion du risque.

L’alignement stratégique, d’abord : il s’agit de partir d’un cap clair. Un investisseur débutant doit définir ses objectifs patrimoniaux à moyen et long terme : recherche de revenus complémentaires, capitalisation, protection contre l’inflation, ou diversification patrimoniale. Cette étape détermine ensuite le choix des actifs — appartement, immeuble, colocation, courte durée — et le type de détention (nom propre, SCI, LMNP, etc.).

L’optimisation économique, ensuite : un projet rentable ne se mesure pas uniquement à son rendement brut. Il faut intégrer la fiscalité, la capacité d’autofinancement, les frais d’acquisition, les éventuels travaux, mais aussi les perspectives de valorisation. Une rentabilité nette bien construite permet de sécuriser l’opération tout en anticipant un potentiel effet de levier à réinvestir.

Enfin, la gestion du risque est primordiale : une bonne stratégie n’est pas celle qui promet 12% de rendement sans filet, mais celle qui tient dans le temps, même avec des imprévus (vacance locative, hausse des taux, travaux urgents). Cela implique une sélection rigoureuse des emplacements, une compréhension des leviers réglementaires et fiscaux, et une vision long terme.

Avec Evermind, on forme nos élèves à penser comme des chefs de projet patrimonial. L’immobilier, bien maîtrisé, devient alors un levier puissant et stable dans une stratégie de diversification globale.

En tant que formatrice auprès de plus de 1300 personnes, quels sont les obstacles les plus courants que vous avez constatés chez ceux qui débutent dans l'investissement locatif, et comment les aidez-vous à les surmonter?

J’ai constaté que les principaux obstacles ne sont pas techniques, mais souvent psychologiques, méthodologiques et financiers.

Le premier frein, c’est la peur de se lancer. Beaucoup de personnes pensent qu’il faut être riche, avoir des contacts ou des connaissances complexes pour investir. Ce syndrome de l’imposteur est renforcé par le jargon du secteur et les success stories peu réalistes sur les réseaux. Mon rôle, c’est de leur montrer qu’investir est une compétence, pas un don. Et qu’avec un cadre clair, on peut avancer pas à pas.

Ensuite, il y a l’absence de méthode. Les débutants cherchent souvent “le bon bien” ou “la bonne ville”, sans avoir défini leur stratégie globale : fiscalité, modèle économique, vision long terme. Chez Evermind, on inverse cette logique. On leur apprend à penser comme des investisseurs avant d’agir comme des acheteurs.

Enfin, le troisième blocage, c’est la relation à l’argent et à la banque. Beaucoup ne savent pas comment se positionner face à un banquier, ou pensent qu’un revenu moyen est un frein absolu. On les aide à construire un dossier bancaire solide, à négocier, à comprendre les leviers du financement. Résultat : des personnes “lambda” décrochent des crédits et deviennent propriétaires en quelques mois.

L’accompagnement, chez nous, ce n’est pas juste transmettre du savoir. C’est aussi transformer des croyances limitantes en décisions simple et actionnables, pour que l’investissement locatif devienne un outil au service de leur vie, et non une source d’angoisse.

L'investissement immobilier présente-t-il des défis particuliers au contexte économique actuel, et comment adaptez-vous vos formations pour répondre à ces défis?

Oui, le contexte économique actuel complexifie certains aspects de l’investissement immobilier, mais il ouvre aussi des opportunités pour les investisseurs bien formés.

Le premier défi, c’est bien sûr la hausse des taux d’intérêt. Elle réduit la capacité d’emprunt des particuliers et rend les projets rentables plus difficiles à trouver. Cela oblige à être beaucoup plus rigoureux dans l’analyse économique d’un bien : cash-flow, fiscalité, optimisation des charges, négociation à l’achat. C’est pourquoi nous avons renforcé dans nos formations tout ce qui touche à la modélisation financière, au scoring de biens et aux stratégies de revalorisation post-acquisition.
Le deuxième enjeu, c’est l’évolution réglementaire, notamment autour de la performance énergétique. Beaucoup de biens vont sortir du marché locatif en raison de leur étiquette énergétique, mais cela crée une fenêtre pour les investisseurs capables de faire de la rénovation intelligente. Nous avons donc intégré un module complet sur la rénovation énergétique rentable, avec une approche opérationnelle : chiffrages, aides, articulation avec la stratégie fiscale.
Enfin, il y a un changement de mentalité chez les investisseurs eux-mêmes. On ne cherche plus seulement à “faire du cash”, mais à investir avec sens, à diversifier intelligemment. Nos formations s’adaptent à cette tendance, en aidant chacun à bâtir une stratégie patrimoniale cohérente avec son projet de vie, pas uniquement avec le marché.
En résumé, on ne forme pas à “acheter un appartement”, on forme à naviguer dans un marché mouvant avec des outils clairs, une grille de lecture solide et une capacité d’adaptation professionnelle.

Comment voyez-vous évoluer le marché de l'immobilier locatif dans les cinq prochaines années, et quelles stratégies conseillez-vous d'adopter pour anticiper ces changements?

Le marché de l’immobilier locatif va profondément se transformer dans les cinq prochaines années, sous l’effet de trois grandes dynamiques structurelles : le durcissement réglementaire, la pression écologique, et la reconfiguration sociétale de la demande locative.

Premièrement, la réglementation va continuer à se renforcer, notamment autour des normes énergétiques. Les passoires thermiques vont être progressivement exclues du marché, et seules les opérations incluant une rénovation stratégique resteront rentables. Cela signifie que la valeur d’un actif ne dépendra plus uniquement de son emplacement, mais aussi de sa performance technique et de sa capacité à s’adapter aux normes futures.

Deuxièmement, l’immobilier va devoir répondre à des attentes nouvelles : télétravail, mobilité croissante, demande de services intégrés. On assiste à une mutation du locatif classique vers des usages hybrides : coliving, meublés professionnels, résidences services, ou location moyenne durée. L’investisseur doit apprendre à lire ces signaux faibles et à anticiper les besoins de demain.

Enfin, le financement va rester plus sélectif. Les banques prêteront à ceux qui maîtrisent leur dossier, leur stratégie et leur fiscalité. On entre dans une ère où l’amateurisme sera pénalisé : il ne s’agira plus d’acheter un bien, mais de piloter un actif immobilier comme un micro-projet d’entreprise.

Les stratégies à adopter sont donc claires : se former sérieusement, investir dans des zones à potentiel économique stable (plutôt que spéculatif), intégrer des scénarios d’évolution réglementaire dès l’achat, et bâtir des portefeuilles robustes, optimisés juridiquement et fiscalement.

Je forme mes élèves à devenir des chefs de projet, capables de décider avec discernement dans un marché devenu plus exigeant, mais aussi plus intelligent.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui hésite à se lancer dans l'investissement immobilier locatif, notamment du point de vue de la gestion des risques et des bénéfices potentiels?

Si je devais donner un seul conseil, ce serait : n’attendez pas d’avoir tout compris pour commencer. L’immobilier locatif est une aventure entrepreneuriale. Elle se construit en marchant, pas en consommant des vidéos YouTube en boucle par peur de mal faire.

Quand j’ai commencé, je n’étais ni issue d’un milieu aisé. J’ai juste compris une chose : rester spectatrice de ma vie était plus risqué que d’oser. J’ai traversé des burn-out, une relation toxique, et beaucoup de doutes. Et pourtant, aujourd'hui, j’ai construit un portefeuille de plus de 54 locataires, généré 250 000 € de chiffre d’affaires annuel avec mes biens, et formé plus de 1300 personnes à faire de même.

Ce qui freine le plus souvent ? Les peurs irrationnelles.
On me dit :
– “Et si j’ai des impayés ?” → J’ai eu 3 impayés de 1 à 2 mois en 5 ans sur 54 personnes. Aucun n’a nécessité de procédure judiciaire.
– “Et les travaux ?” → Ça se délègue à des professionnels compétents, tout comme dans une entreprise.
– “Et si l’appartement est dégradé ?” → C’est arrivé une seule fois, et j’ai récupéré la caution.

Le risque zéro n’existe pas. Mais le risque de ne rien faire, lui, est bien réel. Surtout aujourd’hui. Avec les incertitudes sur l’avenir des retraites, la pression fiscale croissante, et une inflation qui grignote l’épargne, ne pas investir, c’est s’exposer à long terme à une vraie fragilité économique.

C’est justement pour ça que j’accompagne les particuliers comme les chefs d’entreprise à déployer une stratégie patrimoniale intelligente et adaptée à leur réalité.
Pas pour devenir rentier en six mois — mais pour reprendre le contrôle, construire un actif durable, et ne plus subir le système.

Partager cette page
Partager cette page
Parole d'experts
Les plus lus
Les articles par date